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Sivens : les parlementaires couvrent l’État meurtrier
La commission d’enquête parlementaire qui s’est penchée sur la répression des manifestants contre le barrage de Sivens, dans le Tarn, a rendu son rapport le 28 mai. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, 21 ans, avait trouvé la mort victime d’une grenade offensive tirée par les gendarmes mobiles.
Après ce drame, qui avait provoqué des manifestations de protestation, les autorités avaient mis sur pied cette commission, ce qui est habituellement le moyen d’enterrer une affaire. C’est bien ce qui s’est passé puisque treize des quinze membres de la commission ont tellement pris le parti de l’État contre les manifestants que son président, Noël Mamère, s’en est désolidarisé…
Loin de mettre en cause les gendarmes mobiles qui étaient sur place, et encore moins le préfet et les ministres qui leur ont donné des ordres, la commission n’envisage pas de restriction à l’utilisation des grenades par les forces de répression. Sa proposition-phare est de restreindre encore le droit de manifester en donnant le droit aux préfets d’interdire à des individus l’accès aux lieux de manifestations, ce qu’aujourd’hui seul un juge peut ordonner.
L’État pourra donc continuer d’envoyer sa police et sa gendarmerie contre des manifestants en utilisant tout son arsenal, au risque de tuer.