- Accueil
- Lutte ouvrière n°2443
- Le Medef pour la retraite à 67 ans
Leur société
Le Medef pour la retraite à 67 ans
Mercredi 27 mai s’est tenue une réunion entre les syndicats et les organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) pour discuter des difficultés des caisses de retraite complémentaire Agirc et Arrco. Le Medef y est venu avec des propositions provocantes, avec des mesures qui sont toutes des attaques en règle contre les futurs retraités.
Ainsi le Medef demande que les retraites ne soient plus indexées sur l’inflation officielle. C’est déjà ce qui se fait depuis près de deux ans, la revalorisation ayant été inférieure d’un point à l’inflation depuis 2013. Mais il demande plus, en proposant 1,5 point de moins que l’inflation.
Autre proposition : le Medef veut que les salariés ne partent à la retraite qu’à 67 ans, cinq ans de plus que les 62 ans qui sont l’âge légal actuel depuis Sarkozy, mesure sur laquelle Hollande n’est pas revenu. Des décotes très élevées s’appliqueraient pour tous ceux qui voudraient partir plus tôt, par exemple 22 % pour ceux qui demanderaient à partir comme aujourd’hui à 62 ans ! Des décotes temporaires encore plus élevées (40 % à 62 ans) seraient appliquées dans des cas particuliers, comme les carrières longues, la pénibilité, l’amiante, les travailleurs handicapés. Autre attaque contre les salariés, la pension de réversion des veufs et des veuves ne serait plus versée qu’à partir de 60 ans au lieu de 55 ans aujourd’hui. Avec toutes ces attaques, le Medef annonce pouvoir faire 2,3 milliards d’économies dès 2017 et 17,1 milliards d’économies en 2040 pour diminuer le déficit de l’Agirc et de l’Arrco.
Les remèdes du Medef sont simples, c’est toujours aux salariés de payer. Ils travailleront plus longtemps, pour toucher encore moins de la part des caisses complémentaires. Par contre il n’est pas question d’envisager que le patronat augmente ses cotisations, et encore moins qu’il embauche. Car finalement, si les caisses de retraite sont en difficulté aujourd’hui, c’est tout simplement parce que le chômage entraîne de moins en moins de cotisations.
Mais le Medef n’y pense même pas. Il sait qu’il aura du côté du gouvernement une oreille complaisante et il demande qu’on fasse encore plus les poches des salariés, tout en continuant à encaisser les milliards que Hollande et Valls lui accordent sous prétexte de favoriser la compétitivité !