- Accueil
- Lutte ouvrière n°2439
- Des migrants réduits à camper en plein Paris
Leur société
Des migrants réduits à camper en plein Paris
Entre Barbès et La Chapelle, sous le métro aérien de Paris, ont échoué des centaines de migrants. Regroupés au milieu du vacarme des trains et de la circulation du boulevard, ne possédant que quelques tentes et des sacs de couchage étalés sur des cartons en guise d’abris, ils tentent de survivre dans l’espoir ne serait-ce que de déposer une demande d’asile.
La plupart viennent de la Corne de l’Afrique, ayant fui l’extrême misère et la terreur qu’y font régner des bandes armées au Darfour ou en Érythrée. Éleveurs ruinés, anciens étudiants à Khartoum, ils sont parvenus jusqu’ici en franchissant toutes les étapes d’un calvaire dont chacun témoigne. Livrés aux extorsions des trafiquants pour traverser le Sahara, chassés de Libye par la guerre civile, ils ont traversé la Méditerranée entassés dans des épaves, taraudés par la peur de mourir noyés, abandonnés en plein mer par les passeurs.
Ayant franchi les barbelés de la forteresse européenne, ils sont réduits à survivre comme ils peuvent dans l’attente de trouver un passage vers l’Angleterre. Ils témoignent de l’abandon dans lesquels ils se trouvent : « Même les animaux ne sont pas traités comme ça ». Seules des associations humanitaires et des habitants du quartier leur viennent en aide, apportant de la nourriture et quelques produits d’hygiène de base. Rien n’est encore venu de la part des autorités, dont l’espoir est que les migrants s’en aillent au plus vite.
Mais où pourraient-ils aller ?