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Espionnage, le président avoue
Lors de son intervention sur Canal plus dimanche 19 avril, Hollande a été interpellé à propos de la loi sur le renseignement. Il a réaffirmé qu’il s’agissait de « lutter contre les terroristes », et bien sûr de « nous permettre d’être en liberté ».
Mais, au détour d’une réponse un peu embrouillée, il a aussi avoué l’existence d’une base de stockage des données personnelles dont l’usage serait désormais encadré par la nouvelle loi.
Cette plate-forme de cryptage et de décryptement (PNCD), qui existe depuis 2007, recueille des milliards de données en interceptant les communications des particuliers avec l’étranger, qui passent pour l’essentiel par les satellites, les faisceaux hertziens et les câbles sous-marins. Dépendant de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), financé de façon discrète malgré son importance croissante, ce Big Brother à la française, qui ressemble à son équivalent dénoncé par Edward Snowden à propos de la NSA aux États-Unis, avait jusqu’ici été nié, y compris par le ministère de l’Intérieur lors du récent débat à l’Assemblée nationale de la loi sur le renseignement.
Hollande, un peu gêné aux entournures par les inquiétudes que suscite la loi, a promis de saisir le Conseil constitutionnel afin de prouver qu’elle ne met pas en cause les libertés. Il n’est pas sûr que cela suffise à convaincre la population, en particulier la jeunesse avec qui Hollande prétendait se réconcilier à travers cette émission. Les services d’espionnage d’un État au service des plus riches sont un danger pour les libertés publiques, car ils sont des instruments au service d’un ordre social injuste, où les libertés ne sont tolérées qu’à condition qu’elles ne conduisent pas à la remise en cause des privilèges des puissants.