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Dans les entreprises
Dassault : le patron peut payer !
Des débrayages se déroulent maintenant depuis près de deux mois dans les principales usines de Dassault aviation, avec comme principale revendication les salaires.
Jeudi 16 avril les grévistes de l’usine d’Argenteuil se regroupaient autour d’un barbecue géant. L’entreprise croule sous les commandes, tant civiles, avec les Falcon, que militaires. Le Rafale, avion du siècle dernier, après vingt ans d’échec commercial, trouve en effet maintenant preneur, sous l’égide du gouvernement socialiste, auprès des dictateurs des pays pauvres comme l’Égypte ou l’Inde. Quant aux Émirats arabes unis et au Qatar, ils sont sur les rangs selon Fabius, ministre des Affaires étrangères mais avant tout représentant de commerce de Dassault.
Tout cela va certainement enrichir Dassault et les marchands d’armes. Les travailleurs, eux, ne tiennent pas à construire des engins de mort et seraient prêts à construire des choses plus utiles. En revanche, ils tiennent à avoir un salaire, et à ce qu’il leur permette de vivre. Or les salaires ne décollent pas. Pire même, puisque l’actionnaire principal, Dassault, a décidé une baisse de la participation des salariés de près de 35 % alors même qu’il s’accordait une hausse de ses dividendes de 13 % pour 2014. La direction générale n’a, quant à elle, même pas trouvé une organisation syndicale pour signer l’accord annuel de 2015 qui prévoyait… 0,4 % d’augmentation. Alors elle a tranché : pour elle, ce sera 0 %.
Mais la messe n’est pas dite. Chez nombre de travailleurs le mécontentement est profond et il donne des idées : le fait que le carnet de commandes soit plein, alors que la direction n’a eu de cesse de réduire le nombre de travailleurs au fil des années, ne peut que donner envie de revendiquer.