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- Lutte ouvrière n°2437
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Dans les entreprises
Mory Global : un plan de sauvetage de l’emploi qui met 2 150 salariés au chômage…
Le transporteur Mory Global a été placé en liquidation judiciaire le 31 mars et ses 2 150 travailleurs se retrouvaient à la rue. Lundi 13 avril les syndicats ont donné leur accord à un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) dont le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies s’est félicité, car les conditions seraient équivalentes à celles obtenues par les 2 800 salariés de Mory Ducros licenciés début 2014.
En moins de deux ans, les patrons de Mory Ducros, en deux vagues de licenciements, ont fermé une entreprise qui se vantait d’être un des leaders du secteur du transport. Début 2014, 2 800 salariés de Mory Ducros étaient licenciés et le patron proposait de continuer l’activité sous le nom de Mory Global, avec seulement 2 150 personnes, soit moins de la moitié du total. Pour cela il avait obtenu des aides du gouvernement d’un montant de 17,5 millions d’euros, dont il utilisait immédiatement 7,5 millions pour financer le PSE de Mory Ducros. Et début 2015, sous prétexte de pertes, le même patron se mettait en faillite. Il demandait la liquidation judiciaire, cette fois-là faute de repreneur. La seule proposition de reprendre 140 salariés ayant été rejetée par le tribunal, l’entreprise fermait définitivement.
Le secrétaire d’État socialiste ose dire que la priorité du gouvernement est « d’agir pour un retour à l’emploi des salariés de Mory Global ». Mais le peu qu’on sait de ce PSE est que les salariés obtiendraient une prime de 2 000 euros en plus des indemnités légales de licenciement, soit un peu plus de 4 millions d’euros pour les 2 150 licenciés et une prime de 625 euros par année d’ancienneté limitée à vingt-cinq ans d’ancienneté. Ça ne fait bien sûr pas le compte et il est d’autant plus choquant d’entendre le secrétaire d’État annoncer « un dispositif d’accompagnement au retour à l’emploi de haut niveau », quand on sait qu’il consiste en un suivi d’un an seulement. Pour les 5 000 salariés licenciés de Mory Ducros et Mory Global, les ministres socialistes n’ont à proposer que des mots et des miettes.