- Accueil
- Lutte ouvrière n°2437
- Impôts locaux : la population de plus en plus taxée
Leur société
Impôts locaux : la population de plus en plus taxée
Les conseils municipaux des 36 000 communes du pays sont en train de voter leur budget prévisionnel pour l’année 2016. Dans nombre de villes, à commencer par les plus grandes, des hausses d’impôts locaux sont programmées, jusqu’à 15 % pour la ville de Toulouse.
Les maires des grandes villes, barons locaux des grands partis de gouvernement qui se sont fait élire en jurant qu’ils n’augmenteraient pas les impôts, accusent le gouvernement. Ils n’ont pas tort, puisque Hollande et Valls réduisent de 11 milliards d’euros en trois ans la dotation que l’État verse aux communes, alors même que le gouvernement les contraint à des dépenses supplémentaires. Sauf que tous ces faux candides le savaient parfaitement lorsqu’ils se sont présentés. Plus même, en tant que dirigeants politiques, ils approuvent la politique d’économies des gouvernements successifs. Caciques du PS et de l’UMP mentent avec le même aplomb, car Sarkozy comme Hollande ont mis en œuvre l’étranglement des finances locales, l’un suivant l’autre.
L’État réduit la dotation aux communes, comme il réduit les dépenses de fonctionnement des services publics, diminue le nombre de fonctionnaires, coupe dans tous les budgets sociaux. Et il le fait pour la même raison : il se sert de l’argent des contribuables pour subventionner les capitalistes. Cette politique aussi est reprise par de nombreux maires et, comme pour la politique de l’État, les pots cassés sont payés par les plus pauvres : non-remplacement des employés municipaux partant en retraite, diminution des subventions aux associations utiles à la population, augmentation du prix des cantines scolaires, arrêt des subventions aux transports scolaires, etc. Le Front national, qui vient d’accéder à quelques mairies, suit la même pente que les autres partis respectueux de la propriété des riches : faire payer les travailleurs.
Les partis de gouvernement, en faisant supporter la responsabilité des hausses d’impôts et de la dégradation du service public aux collectivités territoriales, essaient de masquer leur politique. Il est évidemment plus facile au ministre Sapin de dauber le maire de Toulouse sur sa hausse d’impôt de 15 % que d’endosser lui-même une telle augmentation à l’échelle du pays. Mais, pour être variables et diluées sur 36 000 communes, la hausse d’impôt comme la dégradation du service public sont quand même générales. La colère finira également par le devenir.