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- Lutte ouvrière n°2437
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Leur société
9 avril : une journée de manifestations militantes
La journée de grève et de manifestations du 9 avril, à l’appel de la CGT, de FO, de la FSU et de Solidaires, a été un succès. Tous ceux qui ont participé ont pu voir que des dizaines de milliers de travailleurs de tous les secteurs, des entreprises du public et du privé, n’étaient pas résignés et tenaient à le montrer dans la rue.
Il est évident qu’une seule journée ne peut suffire à faire reculer le gouvernement et le patronat. Mais des travailleurs se sont fait entendre en tant que tels, et c’est important. La manifestation à Paris, qui regroupait des cortèges venant de toute la France, a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, au moins trois fois plus que celle d’il y a un an, organisée contre le pacte de responsabilité. Dans plusieurs autres villes, à Marseille, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Nantes, Rouen ou Rennes, des manifestations ont également été réussies, rassemblant à chaque fois au moins plusieurs milliers de personnes.
800 syndicats d’entreprise ont appelé à la grève le 9 avril. Près du quart des enseignants du primaire et le tiers des enseignants de collège étaient en grève. Depuis des mois, on a vu des médecins, des avocats, des notaires et toutes sortes de catégories sociales défiler. Enfin, on a vu les travailleurs le faire.
Les grands médias ont passé moins de temps à rendre compte de cette mobilisation que lorsque quelques centaines d’avocats ou de notaires étaient dans la rue. Mais c’était prévisible et cela n’a pas grande importance.
Jeudi 16 avril, les confédérations syndicales, qui ont mis tant de temps à appeler les salariés à se mobiliser, devaient se rencontrer pour appeler à une mobilisation commune à l’occasion du Premier mai. Au-delà de cette date, que proposeront-elles ?
Quoi qu’il en soit, les attaques contre les salariés sur les retraites, le contrat de travail ou les salaires, et la politique du gouvernement totalement soumise aux intérêts du grand patronat amèneront tôt ou tard des explosions de colère ouvrière. Et ce qui comptera alors, c’est qu’il y ait des travailleurs conscients que les changements favorables à leur classe ne viendront que de leurs propres mobilisations et de leur claire conscience de leurs intérêts communs d’exploités. Si la journée du 9 avril a servi à faire avancer cette conscience, elle aura été utile.