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- Lutte ouvrière n°2436
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Dans les entreprises
Europcar International : des salariés en lutte depuis le 19 mars
Depuis le 19 mars, une trentaine de salariés du groupe Europcar International sont en grève sur le site de Voisins-le-Bretonneux, dans les Yvelines. Ils protestent contre la décision d’Europcar d’externaliser leur service informatique à partir d’avril 2015
Cette externalisation est un plan déguisé de suppressions d’emplois ; d’autres suppressions de postes sont aussi en cours à Europcar France dont le siège est sur le même site. La direction ose présenter l’externalisation comme une opportunité dans la carrière des salariés visés ! D’après elle, ils ne perdraient ni leur emploi ni leurs avantages puisqu’il s’agirait d’un simple transfert de contrat dans des SSII (sociétés de services en ingénierie informatique). Mais ceux qui viennent de SSII savent très bien ce que représente un tel retour en arrière.
Devant les manœuvres et l’attitude de la direction, des salariés ont décidé de se mobiliser et de s’organiser. Face au risque de se retrouver au chômage d’ici quelques mois et pour le préjudice subi, ils revendiquent une prime de 50 000 euros par personne. Europcar, premier loueur de voitures en Europe, a largement les moyens de payer.
Il a d’abord fallu deux jours de grève pour que le DRH du groupe se déplace sur le site. Il a annoncé qu’il n’y aurait aucune compensation financière. Loin d’être abattus par ce refus, les salariés mobilisés se sont de nouveau réunis et ont décidé de se remettre en grève à partir du 19 mars.
Les grévistes s’adressent régulièrement aux autres salariés d’Europcar International et d’Europcar France, par tracts et par le journal de la grève intitulé Les raisons de la colère.
La direction n’a rien trouvé de mieux que supprimer l’accès des grévistes à leur messagerie professionnelle. Pour autant, la détermination des grévistes reste intacte et comme ils l’écrivent dans leur journal : « Nous, on ne chôme pas : fabrication de banderoles, manifestation, distribution de tracts, interview de journalistes, réunions entre nous pour faire le point et décider de nos actions, discussion avec les collègues des autres services, etc. »
La direction n’en mène pas large car la production se grippe de plus en plus. Elle cherche des issues de secours en faisant travailler des salariés externes ou d’autres services, mais cela ne suffit pas à empêcher la multiplication des dysfonctionnements. En désespoir de cause, elle essaie par tous les moyens de cacher la vérité aux utilisateurs, aux clients qui cherchent à louer des voitures.
Vendredi 3 avril, le DRH a finalement annoncé une prime de 2 000 euros par salarié externalisé avec paiement d’une partie des jours de grève. Devant le refus des grévistes, il a monté la prime à 5 000 euros, loin des 50 000 euros qu’ils réclament ! Sous prétexte qu’il serait très occupé dans les prochaines semaines, ce monsieur exigeait une réponse immédiate. Il l’a eue : les grévistes ont décidé de continuer leur grève et gardent le moral !