Dans la nuit de vendredi à samedi 4 avril, à Tröplitz, une petite ville de l’ancienne Allemagne de l’Est, un incendie criminel a détruit le toit d’une maison destinée à devenir un centre de réfugiés en mai prochain. Ce centre devait accueillir 40 réfugiés. La toiture a été complètement détruite par les flammes. Deux personnes, qui habitaient encore le bâtiment, ont pu sortir miraculeusement indemnes. Cet incendie fait suite à plusieurs manifestations organisées par le parti néonazi NPD, qui n’a recueilli que 5 % des voix aux dernières élections mais qui spécule sur les sentiments xénophobes contre les demandeurs d’asile. À Dresde, à une centaine de kilomètres, le mouvement xénophobe Pediga a réuni plusieurs milliers de personnes à plusieurs reprises pour protester contre « l’islamisation de l’Occident ».

C’est sur ce fond de mobilisation que le maire de cette petite ville de 2 700 habitants s’était déclaré favorable à l’accueil de demandeurs d’asile, et cela, même après avoir reçu des menaces de mort. Mais une manifestation des néonazis, autorisée par le Land, juste devant son domicile l’a amené finalement à démissionner début mars. Il s’était plaint alors, à juste titre, du silence assourdissant des pouvoirs publics. Cependant le conseil d’arrondissement de la ville n’avait pas renoncé au projet. Et de nombreux Allemands avaient manifesté leur solidarité au maire, abandonné par l’État.

Cet incendie est un nouveau coup pour ceux qui jugent normal d’accueillir des demandeurs d’asile. L’ancien maire a d’ailleurs appelé les habitants de la ville à ne pas baisser les bras et à les accueillir provisoirement chez eux. Ce serait le meilleur moyen de contrer le poison xénophobe distillé par les néonazis dans l’indifférence des autorités.