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Leur société
Projet de loi anti-terroriste : de nouvelles libertés pour la police !
Après les attentats contre Charlie Hebdo, une policière de Montrouge et le magasin Hypercacher, le gouvernement va donner plus de possibilités à la police et aux services de sécurité pour mener leurs enquêtes. Il lève officiellement des interdits, si jamais ils étaient respectés.
Le nouveau projet de loi envisage de permettre d’utiliser des « techniques spéciales de renseignement » dans le cadre de la prévention du terrorisme mais aussi « des violences collectives pouvant porter gravement atteinte à la paix publique ». Des mobilisations sociales, comme des luttes de travailleurs contre la fermeture de leur usine, pourraient très bien rentrer dans le cadre d’une formule aussi générale.
Parmi les techniques spéciales, on trouve la possibilité de surveillance de personnes sans autorisation judiciaire. Les enquêteurs pourront intercepter les conversations téléphoniques, les messages et courriers électroniques ou tous autres échanges personnels de ceux qu’ils souhaitent surveiller. Ainsi, avec les dernières technologies, les services de sécurité pourront, en se plaçant à une distance de quelques mètres, aspirer toutes les informations contenues dans des ordinateurs ou des téléphones portables. Ou encore, à l’aide de logiciels espions, ils pourront récupérer tout ce qu’un individu tape sur le clavier de son ordinateur.
Toutes ces pratiques sont déjà évidemment largement utilisées. Il serait naïf de croire le contraire. Avec ce projet de loi, les services de sécurité de l’État auront juste un peu plus les coudées franches, administrativement, techniquement et surtout moralement. Au nom de la lutte contre le terrorisme, c’est une liberté de manœuvre élargie pour les appareils de répression.
Quant aux terroristes, ils sont parmi les mieux préparés à échapper à tous ces contrôles, et ils peuvent compter sur la politique des dirigeants français aux quatre coins du monde pour apporter de l’eau à leur moulin.