Dans le Vaucluse, le candidat FN à l’élection départementale, un ancien de l’UMP qui fut un collaborateur de Balkany dans les Hauts-de-Seine, s’indigne sans rire de la fraude… au RSA. Dans l’Aisne, le candidat FN, maire de Villers-Cotterêts, qui vient d’augmenter son salaire de 14,8 % pour toucher 3 792 euros, a augmenté le tarif de la cantine pour les enfants des plus pauvres : ils devront payer 152 euros de plus par an et par enfant. Dans le Var, le candidat du FN se fait fort de « faire la chasse aux abus en matière de RSA » en « contrôlant sérieusement les revenus déclarés ou les allocataires qui ne suivent pas le chemin de la réinsertion ».

Voilà sans doute ce que Marine Le Pen entend par « un vaste plan de lutte contre la fraude sociale » : un plan d’attaque contre les travailleurs. Le Front national n’en a d’ailleurs pas l’exclusivité puisque le gouvernement et son ministre du Travail, Rebsamen, ont décidé de mener la vie dure aux chômeurs en renforçant les contrôles, plutôt que de s’attaquer au chômage.

Le FN s’offusque qu’une personne touche une allocation de mère célibataire alors qu’elle vit avec un ami, mais ne trouve rien à redire à ce qu’un tiers de ceux qui devraient toucher le RSA-socle, précédemment appelé RMI, ne le touchent pas. La proportion dépasse même les deux tiers pour ceux qui auraient droit au RSA-activité, complément pour les travailleurs les plus pauvres. Les causes en sont pourtant connues depuis des années : à la fois les difficultés administratives pour faire valoir ses droits et la crainte d’être montré du doigt. Le FN non seulement montre du doigt ces chômeurs ou travailleurs pauvres, mais il les considère comme des fraudeurs en puissance.

Désigner comme ennemi des pauvres celui qui est plus pauvre qu’eux, voilà le suc du programme du FN. Et surtout ne pas s’en prendre aux riches et au patronat !