À Clichy, dix ans après18/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2433.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À Clichy, dix ans après

Alors que s’ouvre le procès et que les médias préparent l’opinion à un non-lieu, le maire PS de la ville de Clichy-sous-Bois prend les devants en prévenant : « Toute décision de justice sera acceptée. »

Depuis 2005, les habitants de Clichy-sous-Bois ont été abreuvés de discours et de promesses sur la rénovation urbaine et l’amélioration de leurs conditions de vie. La ville a été une étape prisée des politiciens, qui sont régulièrement venus annoncer que tout allait mieux. En janvier 2012, Claude Guéant avait inauguré le commissariat ; en février 2014, le ministre de la Ville a inauguré une agence Pôle emploi ; et en septembre 2014, Hollande a assisté à la rentrée dans le nouveau collège.

Cette agitation serait risible si elle n’avait lieu dans une ville où la moitié des foyers gagnent moins de 9 500 euros par… an. La cité du Chêne-Pointu, où les émeutes de 2005 avaient commencé, est sinistrée. Malgré les promesses, cette cité populaire de 1 500 logements, pour l’essentiel en copropriété, est une véritable ruine. La plupart des ascenseurs ne fonctionnent pas et nombre d’immeubles sont infestés de cafards. Un des problèmes de Clichy-sous-Bois est son enclavement : les habitants mettent une heure et demie pour se rendre à Paris, dont le centre est pourtant situé à moins de 20 km. Un tram est annoncé… pour 2018.

Mais tout ça n’empêche pas, et n’empêchera pas, qu’on continue d’entendre des discours sur une « politique de la ville », impuissante à mettre fin à l’enclavement des cités ni bien sûr au chômage qui y sévit.

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