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Niger : Areva licencie déjà
La filiale d’Areva chargée du chantier de la mine d’uranium géante d’Imouraren, au Niger, va quasiment mettre la clef sous la porte. 180 de ses 220 salariés ont été licenciés au 31 janvier 2015, suite à la décision prise par le groupe d’interrompre les travaux de la mine. Il en sera forcément de même pour les 1 100 travailleurs employés par les entreprises chinoises sous-traitantes.
Imouraren devait être la seconde mine du monde, à un moment où les cours de l’uranium montaient et où la demande augmentait régulièrement. Les émissaires d’Areva avaient recruté dans tout le nord du pays des jeunes en leur promettant un emploi pour des dizaines d’années. Depuis, avec la catastrophe de Fukushima, la tendance s’est inversée, et Arevas’est mis à traîner les pieds pour mener le chantier à son terme. En mai dernier, la compagnie avait déjà signé un accord avec le gouvernement nigérien prévoyant la suspension du projet, en échange de quelques postes de direction à la tête des mines pour des personnalités nigériennes. La société avoue aujourd’hui avoir pris en août 2014 la décision d’arrêter le chantier, même si elle n’en a informé les salariés qu’à la fin de l’année. Cette fermeture lui permet d’économiser 600 millions d’euros.
Pour tous ceux qui travaillent sur le site, c’est une catastrophe. Les travailleurs aujourd’hui licenciés avaient dû quitter leur village et prendre des crédits pour se faire construire une maison près de la mine. Aujourd’hui, ils vont se retrouver sans ressources. Tout ce que leur propose Areva, en plus des indemnités légales, est une prime correspondant à cinq mois de salaire et une assurance santé pour la même durée. Même la prime de dix mois de salaire réclamée par les syndicats, pourtant bien faible, a été pour l’instant refusée.
Les multinationales comme Areva exploitent les salariés sur tous les continents pour faire des profits, et les jettent dehors quand cela les arrange.