Depuis le 2 mars, la majorité des facteurs de Cadillac, près de Bordeaux, sont en grève. Comme dans beaucoup de bureaux de poste, la charge de travail s’est aggravée : deux tournées sur neuf n’avaient plus d’agents, dont l’une depuis décembre. Le nombre des tournées à découvert s’est multiplié (13 depuis janvier 2015), ainsi que les tournées doubles. Le remplacement ne se fait qu’à 25 %. Cela conduit quasi systématiquement à des dépassements d’horaires. Les facteurs grévistes revendiquent aussi l’embauche en CDI de leur collègue qui est en CDD depuis novembre 2013 sans interruption.

Ils se sont adressés aux collègues des autres bureaux de poste des villes avoisinantes et à ceux du centre de tri de Langon ainsi qu’à la population de Cadillac. À chaque fois, ils ont un accueil chaleureux : la pétition qu’ils ont fait signer sur le marché a recueilli plus de 500 signatures.

Devant leur détermination, la direction a reculé en partie, puisqu’elle a promis des affectations sur les deux tournées orphelines. Mais elle refuse toujours d’embaucher la collègue en CDI.

Les facteurs maintiennent la pression. Ils savent que la direction n’a commencé à reculer que parce qu’ils ont exprimé collectivement leur colère en se mettant en grève, parce qu’ils ont dénoncé publiquement la dégradation des conditions de travail à La Poste, conséquence des attaques gouvernementales contre le service public. Et ils savent aussi qu’il n’est pas question pour eux de baisser la garde, car de nouvelles attaques sont programmées, avec une réorganisation du service annoncée pour septembre et une diminution du nombre des tournées.