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Leur société
Autoroutes : profits garantis
Le député PS Chanteguet, chargé par Manuel Valls d’animer un groupe de travail parlementaire sur les concessions autoroutières, vient de démissionner de ce groupe en déclarant que « les dés étaient pipés ».
En septembre, un rapport de l’Autorité de la concurrence avait pointé du doigt la rentabilité très importante des capitaux investis dans les sociétés d’autoroutes lors de leur privatisation en 2006, reprenant les conclusions de la Cour des comptes de 2013. Le gouvernement avait donc fait mine de se fâcher et de défendre les automobilistes. La ministre Royal s’est élevée dans les médias contre les hausses des péages dépassant nettement l’inflation et Valls a semblé menacer les géants du secteur, comme Vinci ou Eiffage, d’une résiliation de leur concession équivalant à une renationalisation. Le groupe de travail du député Chanteguet devait examiner cette solution.
En fait ce député a dû constater que ce n’est ni l’intérêt des usagers, ni celui de l’État qui a prévalu, mais uniquement celui des capitalistes du secteur, suite aux pressions du pouvoir exécutif, c’est-à-dire du gouvernement. Les hausses de tarifs sont en route et Macron, le ministre de l’Économie, a déclaré qu’une résiliation des concessions n’était plus envisagée, ramenant les déclarations de Royal et de Valls à ce qu’elles étaient : un enfumage.
Tous les acteurs de ce feuilleton ont donc joué un rôle pour masquer la décision prise par le gouvernement : pas touche aux profits des sociétés d’autoroute ! Le député estime qu’en vingt-cinq ans leurs actionnaires auront touché 60 milliards d’euros de dividendes, que les automobilistes auront payés de leur poche, à moins qu’ils ne se rebiffent.