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Leur société
Valls lutte contre les pauvres, pas contre la pauvreté
Dans le cadre du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté, le Premier ministre a présenté mardi 3 mars les contours de la prime d’activité qui doit remplacer la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA-activité à partir du début de l’année prochaine.
Les associations de lutte contre la pauvreté dénoncent depuis longtemps la situation actuelle. La PPE est d’un montant dérisoire, de l’ordre de 36 euros en moyenne par an. Mais elle a au moins l’avantage d’être perçue automatiquement par les salariés qui gagnent entre 0,3 et 1,3 fois le smic. Pour le RSA-activité par contre, censé venir compléter le salaire des travailleurs pauvres, c’est la croix et la bannière pour l’obtenir : six pages de formulaires, un tombereau de justificatifs exigés et le risque d’avoir à payer des trop-perçus si on a travaillé quelques heures de plus le mois suivant. En conséquence, à peine un tiers des salariés qui y ont droit l’ont touché l’année dernière.
Remplaçant les deux précédents dispositifs, la nouvelle prime d’activité a été calculée sur mesure pour ne pas coûter un sou de plus. Des salariés vont même en être exclus, puisque la limite pour y avoir droit a été abaissée à ceux qui touchent 1,2 fois le smic maximum. Les revenus du foyer, qui seront désormais pris en compte pour le calcul du montant de la prime, le réduisent dans la plupart des cas. Face aux demandes des associations de lutte contre la pauvreté, le gouvernement a accepté que la prime soit étendue aux jeunes travailleurs à partir de 18 ans. Mais ce seront alors les revenus des parents dont ils partagent le logement qui entreront en ligne de compte.
Au bout du compte, d’après des conseillers de Matignon, la nouvelle prime devrait bénéficier à encore moins de salariés, autour de quatre millions, au lieu de six aujourd’hui.
La présentation du nouveau dispositif par le gouvernement a été accompagnée des discours réactionnaires habituels, la prime devant « inciter à travailler davantage ». Comme si c’étaient les travailleurs qui décidaient de leurs salaires de misère, comme s’ils choisissaient d’avoir des contrats précaires de quelques heures par semaine !
C’est le patronat qui est le principal responsable de la montée de la pauvreté, supprimant des emplois en masse et imposant des conditions de travail de plus en plus dégradées. Ce qu’il faudrait, c’est la répartition du travail entre tous et des salaires qui permettent à chacun de vivre.