Comment ? En expatriant ses profits là où on lui fait payer le moins d’impôts. Une bonne part des bénéfices de ses restaurants franchisés sont en effet reversés à sa holding européenne, située en Suisse, en tant que redevances pour l’usage de la marque et du savoir-faire. La holding les fait passer à une minuscule filiale basée au Luxembourg, chargée de gérer ces revenus acquis en titre d’une propriété intellectuelle, et d’en acquitter les impôts. Cette filiale emploie treize personnes mais a affiché sur ces cinq ans un chiffre d’affaires de 3,7 milliards, pour lesquels elle a payé 16 millions d’impôts.

Les syndicats internationaux qui ont porté plainte contre McDo indiquent que cette manœuvre permet à la firme de payer en Europe moins de 6 % d’impôt sur les bénéfices. Le pays le plus lésé est la France, dont le fisc aurait pu perdre depuis 2009 jusqu’à 2,2 milliards en impôts et pénalités. Un délégué syndical CGT de la région parisienne résume : « Tous les surplus remontent au siège et tous les restaurants sont déficitaires », si bien qu’il n’y a ni impôt sur les bénéfices ni participation pour les salariés.

Cette embrouille fiscale est tout ce qu’il y a de légal. Le PDG de McDo pour la France se plaint gentiment d’être imposé à 32 % sur les bénéfices – ceux qu’il déclare bien sûr – en plus des cotisations sociales et des taxes immobilières. Il conclut sans sourciller : « Nous ne sommes pas très doués pour l’évasion fiscale. »

Mac Do est tout de même bien roué pour utiliser au mieux toutes les possibilités de la loi taillée sur mesure pour les capitalistes qui savent en faire usage.