Hôpitaux publics : plan de suppression d’emplois04/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/p10001.jpg.420x236_q85_box-0%2C1%2C2010%2C1131_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpitaux publics : plan de suppression d’emplois

Un document interne du ministère de la Santé, qu’a révélé le magazine Challenges, prévoit que au sein d’un large plan d’économies imposé à l’Assurance-maladie, les hôpitaux soient contraints de faire trois milliards d’économie en trois ans.

Illustration - plan de suppression d’emplois

Des économies sont prévues sur le prix des médicaments et par la mutualisation des achats des hôpitaux pour faire baisser les prix des fournisseurs.

Ce qui est le plus inquiétant pour l’avenir, c’est la continuation des fusions d’hôpitaux, qui se traduit habituellement par la fermeture de services hospitaliers et un éloignement géographique des soins pesant sur les malades.

Le développement de la chirurgie ambulatoire, où le patient qui subit une petite chirurgie rentre chez lui le soir, doit également se traduire par des économies. Mais le plan ne s’arrête pas là, car il prévoit aussi la diminution des durées d’hospitalisation. En clair, pour diminuer les dépenses de santé, on va renvoyer des malades chez eux.

Le pire est sans doute la diminution prévue de la masse salariale des hôpitaux, c’est-à-dire du nombre de travailleurs hospitaliers. Là, le ministère de la Santé, si on ose encore l’appeler ainsi, veut faire 860 millions d’euros d’économies d’ici 2017. Ce qui se traduirait, si cette attaque était menée à son terme, par 66 000 suppressions d’emplois, soit 22 000 par an.

Les hôpitaux souffrent déjà au quotidien du manque de personnel. Des lits sont fermés, non pas par manque de malades, mais parce que le personnel est déjà en nombre insuffisant. On voit aux Urgences des malades qui s’entassent parfois dans les couloirs, alors que des « chercheurs de lits » font le tour des services pour leur trouver une chambre libre. Des patients sont en attente d’opérations, jugées non urgentes, pendant des mois.

À l’hôpital, les travailleurs sont de plus en plus souvent surmenés et ne peuvent même pas prendre tous leurs repos, ce qui amène certains d’entre eux à quitter le service public.

Et voilà que, devant la situation de plus en plus difficile des hôpitaux publics, le gouvernement s’apprête à l’aggraver encore. Comme le clament les hospitaliers quand ils manifestent : « Il y a trop de travail à l’intérieur, et trop de chômeurs à l’extérieur. Il faut embaucher ! » Et pas l’inverse…

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