Arabie saoudite : après le fouet, le sabre ?04/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2431.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Arabie saoudite : après le fouet, le sabre ?

Raif Badaoui, le blogueur saoudien condamné pour « insulte à l’islam » à dix ans de prison, 230 000 euros d’amende et mille coups de fouet, à raison de cinquante par semaine, est très malade : après la première flagellation, début janvier, le régime a dû surseoir à la seconde séance, pour cause de non-cicatrisation.

Depuis 2008, ce militant animait un blog où il défendait la liberté d’expression, une tâche d’ampleur, dans cette dictature où les femmes en particulier sont totalement privées des droits élémentaires. Menacé depuis 2011 d’une fatwa, il a été arrêté en 2012 pour son blog, et des poursuites avaient même ensuite été intentées pour apostasie, c’est-à-dire renoncement à l’islam. Un tribunal avait alors statué pour l’abandon des poursuites sur ce motif « impossible à établir ».

La mort du monarque saoudien en janvier dernier, à la suite de laquelle les défenseurs de Raif Badaoui espéraient une remise de peine, n’a été d’aucun effet. Au contraire, son épouse réfugiée au Canada s’inquiète à présent d’une nouvelle poursuite pour apostasie, qui pourrait conduire à une condamnation à mort par décapitation au sabre.

Des protestations gouvernementales se sont élevées, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, à l’ONU. En France, elles sont bien discrètes. Y aurait-il un rapport avec le fait que l’Arabie saoudite, client privilégié des marchands d’armement français – huit milliards d’euros de contrats entre 2003 et 2013 –, a successivement reçu Hollande et Le Drian pour signer un nouveau contrat à trois milliards de dollars ?

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