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Dans les hôpitaux
Marseille : mobilisés pour défendre leur dû
Le 18 février, plus de 300 salariés de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM) envahissaient le comité technique d’établissement avec les syndicats. Il s’agissait d’empêcher le vote de la suppression du reliquat, autour de 200 euros pour chaque agent.
Ce reliquat est constitué par l’argent que la direction retire de la prime annuelle pour chaque absence. Elle retire en effet un cent-quarantième de la prime par jour d’absence. Pour les 12 000 travailleurs de l’APHM cela constitue une cagnotte, en principe redistribuée à tous en avril en tant que reliquat de prime.
C’est la deuxième fois que la direction tente de faire main basse sur cette somme : il y a deux ans déjà, elle avait dû remballer son projet devant la colère des agents. Ceux-ci sont d’autant plus en colère que les conditions de travail se sont brutalement dégradées, avec une réorganisation complète de l’APHM comportant de nombreux regroupements de services, avec déménagement, changement d’hôpitaux, fermetures de lits, suppression de postes à marche forcée.
Le directeur général adjoint qui présidait le CTE s’est dit impuissant à répondre, en l’absence du directeur général malheureusement à l’extérieur. Les agents, après avoir quitté la réunion, ont décidé d’envahir à nouveau la salle du conseil et de ne pas bouger tant qu’ils ne verraient pas le directeur général.
Quelques instants plus tard le directeur général fit son apparition, sous des applaudissements moqueurs. Il s’adressa aux agents de façon très agressive, les accusant d’être les champions de l’absentéisme, et même les premiers en comparaison avec de nombreux hôpitaux publics, disant aussi que cela ne pouvait plus durer et qu’il est décidé à régler le problème.
Choqués par ce discours les salariés ont laissé éclater leur colère. Certains prenaient la parole pour dénoncer leurs conditions de travail, comment ils se détruisaient la santé tous les jours dans leur travail, leur impuissance à faire face à la surcharge de travail qui ne cesse de croître. Une salariée demandait même directement au patron si son salaire aussi allait être touché. Un syndicaliste dénonçait les sommes exorbitantes que l’APHM avait dépensées pour construire le nouveau bâtiment de la Timone. Il rappelait comment la direction mettait sans arrêt en avant la dette de l’APHM, et qu’en réalité c’est cela qu’elle fait maintenant payer aux agents. Enfin tout le monde se mit à crier en chœur « Retrait, retrait » pour faire retirer le projet.
Le directeur tenta de négocier, mais les agents voulaient l’entendre dire mot pour mot « Je retire le projet du reliquat », ce qu’il fut contraint de faire sous un tonnerre d’applaudissements.
Beaucoup manifestaient pour la première fois à la direction générale. Il n’y a que comme cela, en agissant nombreux, que les salariés peuvent se faire entendre. Il faudra rester vigilants et être prêts à remettre ça, car les attaques contre les salaires et les conditions de travail sont incessantes.