Retraites complémentaires : au capital de combler les déficits18/02/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/02/Manif_retraites.jpg.420x236_q85_box-0%2C34%2C640%2C393_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites complémentaires : au capital de combler les déficits

Les réformes des régimes de retraite se suivent et se ressemblent. Cette fois, ce sont les retraites complémentaires des salariés du privé qui sont à nouveau sur la sellette. Une négociation entre représentants syndicaux et patronat s’est ouverte le 17 février. Elle doit aboutir à un accord en juin 2015. Faute d’accord, c’est le gouvernement qui trancherait.
Illustration - au capital de combler les déficits

Versées par l’Agirc pour les cadres, et par l’Arrco pour l’ensemble des salariés, leur existence serait menacée par l’accumulation de déficits qui rongent leurs réserves.

Si rien n’est fait, à en croire la presse qui reprend les chiffres d’un rapport récent de la Cour des comptes, les caisses de l’Arrco pourraient être vides en 2025, et celles de l’Agirc dès 2018. Or elles bénéficient au total à près de 12 millions de retraités et représentent de 30 % à 50 % du montant total de leur pension.

Du recul de l’âge de départ à taux plein, à la baisse du taux de revalorisation des pensions par rapport à l’inflation, en passant par les augmentations de cotisations, les bénéficiaires et les futurs bénéficiaires de ces retraites complémentaires ont déjà été mis à contribution. Chaque fois, il s’agit prétendument de les sauver du danger de faillite des caisses.

Le Medef refuse de mettre la main à la poche. Parmi les mesures envisagées, il réclame un nouveau recul de l’âge d’ouverture des droits, qui passerait de 62 à 64 ans. L’âge légal limite de départ en retraite passerait, lui, de 67 à 69 ans.

Mais d’autres pistes seraient sur la table, si l’on en croit la presse, comme par exemple un gel des pensions ou une révision à la baisse du calcul des pensions de réversion, baisse jugée possible par la CFTC. La fusion de l’Agirc et de l’Arrco est elle aussi en vue. Elle permettrait de puiser dans les caisses de l’une pour venir en aide à l’autre, fusion jugée incontournable par la CFDT. Quelle qu’en soit l’issue, ces négociations ne présagent rien de bon pour les retraités.

Retraités et travailleurs ne doivent pas accepter ce chantage à la crise. Les déficits affichés des régimes de retraite sont liés essentiellement, comme le reconnaît la presse, à l’explosion du chômage et des bas salaires, qui réduisent régulièrement les rentrées de cotisations. Les caisses de retraite n’ont jamais été aussi pauvres, alors que les riches, eux, n’ont jamais été aussi riches : ce qui manque en cotisations dans les caisses de retraite se retrouve en profits dans les caisses des actionnaires.

La seule façon juste de « sauver », et de sauver définitivement, les régimes de retraite complémentaire, comme d’ailleurs les autres régimes de retraite de base, serait de faire payer le capital.

Comme le chante l’Internationale,

« Dans les coffres-forts de la bande,

Ce qu’il a créé s’est fondu ;

En réclamant qu’on le lui rende,

Le peuple ne veut que son dû. »

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