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- Lutte ouvrière n°2429
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Dans les entreprises
EDF : pressions sur la durée du travail des cadres
En 1999, au moment de l’instauration de la loi Aubry sur les 35 heures, EDF voulait, pour plaire au gouvernement d’alors, constituer une vitrine à ce sujet. Les 35 heures ont donc été généralisées pour l’ensemble du personnel, avec même quelquefois des semaines de 32 heures, moins payées évidemment.
En réalité les cadres, qui ne pointent pas, font plus que 35 heures : 44,1 heures hebdomadaires selon la CGT. Mais aujourd’hui cela ne suffit pas pour la direction, ni pour la Cour des comptes qui préconisait, en juillet 2013, « l’organisation du travail dans la perspective d’une meilleure disponibilité et de gains de productivité ».
Le nouveau PDG, Jean-Bernard Lévy, veut obtenir ce « forfait jour » pour les cadres, sans horaire défini, en fonction de la mission et des objectifs fixés par la hiérarchie. Il y aura quand même une limite : une plage horaire de 12 heures de repos quotidien, les autres 12 heures pouvant être travaillées en cas de besoin. À quoi s’ajoute, ou plutôt se retranche, une diminution des jours de RTT (10 à 16 de moins par an).
Toutefois, comme la direction sait que ce projet est parfaitement inacceptable, elle propose que le passage au forfait puisse se faire au volontariat, en diminuant quand même les RTT de ceux qui garderaient le système actuel et en accordant 2 NR, les niveaux de rémunération, dans le jargon de l’entreprise. Cela représenterait une hausse des salaires... pour les salariés actuels, car les futurs embauchés n’auront que les inconvénients et pas les 2 NR en plus.
Pour le moment, les négociations ont débuté avec les organisations syndicales et une consultation des salariés devrait avoir lieu avant l’été.
Ce qui est certain, c’est que la direction n’a qu’un seul objectif, comme elle l’a écrit : « Améliorer les performances de l’entreprise ». En clair, faire travailler davantage en évitant d’embaucher, même là où le manque de monde est flagrant.