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- Lutte ouvrière n°2427
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RER A : Le coup de colère des conducteurs
Le lendemain matin, à la prise de service à 4 h 30, les conducteurs à la gare de La Varenne ont décidé d'arrêter le travail, entraînant ceux du reste de la ligne. Ils voulaient non seulement manifester leur indignation et leur solidarité vis-à-vis du collègue agressé, mais aussi protester contre la politique de la direction qui exerce une pression constante sur eux.
En effet en particulier la ligne A et la ligne B arrivent à saturation et les retards en ligne s'accumulent. Or le contrat qui lie la RATP au STIF comporte un système de bonus-malus qui peut entraîner des pénalités financières. Chaque directeur, étant lui-même lié par un contrat d'objectif avec à la clef de grosses primes, exerce une pression constante sur les conducteurs pour qu'ils n'aient pas de retard. Ainsi, le directeur de la ligne A a sorti une note à l'intention de l'encadrement, lui demandant d'exiger un rapport pour chaque « écart constaté » et d'y donner suite. Ce même directeur a mis des chronométreurs à la station Nanterre-Préfecture, là où les conducteurs de la RATP et de la SNCF se relaient, pour les surveiller.
Face à cette grève et à la satisfaction qu'elle a suscitée parmi la majorité des conducteurs du métro, un véritable branle-bas de combat s'est déclenché à tous les étages de la direction et même jusqu'au ministère. Dare-dare, une note a été publiée, dans laquelle la direction s'engage à prendre en compte les problèmes. En attendant, elle suspend toutes les procédures disciplinaires engagées contre les conducteurs, sauf celles liées à la sécurité ferroviaire.
Ce coup de semonce a montré que les conducteurs sont bien aux manettes, et la direction ferait bien de s'en souvenir.