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- Lutte ouvrière n°2427
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Leur société
Péages autoroutiers : C'est le dégel
Après les rapports de la Cour des comptes et de l'Autorité de la concurrence, la ministre de l'Écologie avait donné de la voix contre les sociétés d'autoroutes et leurs profits royaux, leur demandant de « faire un effort » et se déclarant favorable à un gel des tarifs des péages pour 2015.
À la date fatidique de l'augmentation annuelle, le 1er février, à peine quelques jours après une « ferme » déclaration de Valls rappelant la décision de geler la hausse prévue de 0,57 % des tarifs, le ton a changé. Une partie des sociétés d'autoroute est dispensée d'appliquer le gel, et ce sur des tronçons aux prix déjà élevés, tels que les A28, A41 nord, A88, A19, A63, viaduc de Millau, tunnel du Fréjus, pont de Normandie etc. Mais, de plus, le gel prévu sur les autres tronçons ne sera que provisoire, pour quelques semaines ou quelques mois, le temps que le « groupe de travail » désigné pour étudier la renégociation des contrats avec les sociétés gestionnaires rende un rapport intermédiaire. Ouf, on avait craint que le gouvernement prenne le parti des usagers !
Les gestionnaires en question, géants du BTP comme Vinci, Eiffage, n'ont donc pas de souci à se faire : ils pourront continuer à verser des dividendes somptuaires (plus de 14 milliards d'euros en huit ans pour les plus gros), à gonfler leurs profits par les suppressions d'emplois (2 700 depuis 2006), par la raréfaction des travaux d'entretien, réalisés à moindre coût à l'aide de matériaux bas de gamme, à bénéficier de la déduction totale des intérêts d'emprunts de leurs impôts ...
Ces grands groupes n'en sont pas moins mécontents que le gouvernement ait osé intervenir sur les prix. Ils viennent donc d'ouvrir une procédure en contentieux contre l'État pour ce gel non contractuel. Ah mais !