À l'UMP : Les couteaux ressortent04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À l'UMP : Les couteaux ressortent

Le 3 février, après deux jours de tergiversations, l'UMP et son président, Sarkozy ont fini par donner une consigne de vote pour le second tour de l'élection législative du Doubs : ce ne sera ni pour le PS ni pour le FN... bien au contraire.

Le PS, évidemment, en appelle au « front républicain » derrière son candidat, considérant que l'UMP doit s'y joindre. Mais il doit la regarder se déchirer sur la politique à suivre.

Depuis le résultat de l'élection, tous les ténors de la droite ont en effet donné des avis divergents sur la question. Ces différences recouvrent aussi des différences de positionnement dans la course à la candidature pour l'élection présidentielle de 2017. Ceux qui, comme Juppé, comptent sur les voix centristes pour gagner la primaire de la droite, jurent la main sur le coeur être prêts à tout, y compris à voter PS, pour barrer la route au Front national. Ceux, comme Fillon, qui comptent sur les voix les plus à droite, refusent de choisir entre le PS et le FN. Et les sous-fifres, qui cherchent à quelle locomotive accrocher leur petit wagon, reprennent au refrain la chanson de leurs patrons.

La question se complique encore si on songe qu'un bon candidat de droite à la présidentielle doit pouvoir à la fois compter sur les voix centristes, à la primaire et au premier tour, et être capable de capter l'électorat de gauche en cas de duel avec Le Pen au second tour. Au contraire, il doit pouvoir compter sur l'électorat FN si le PS est au deuxième tour. L'effort demandé aux prétendants pour répondre à tous ces critères ressemble à celui du caméléon posé sur un plaid écossais.

Le plus gêné dans l'affaire, et le dernier à donner son avis, a été Sarkozy. Le problème n'était pas la position à prendre. Il sait dire tout et son contraire dans un même souffle. Mais, ayant repris la tête de l'UMP à l'automne en garantissant une direction ferme, il s'avère incapable de mettre fin aux divisions de la droite et à la guerre des prétendants. Loin d'être un chef et un candidat incontesté, il n'est que l'un d'entre eux.

Cela ne serait que pitoyable, s'il ne s'agissait pas de savoir lequel de ces hommes sera le plus à même de continuer à étrangler les travailleurs, une fois que le PS se sera trop déconsidéré pour continuer à le faire. Tous ces gens, de l'UMP au PS en passant par le FN, tiennent pour certain que l'électorat populaire ne peut que s'abstenir ou glisser vers la droite. La leçon toute fraîche venue de Grèce montre que cela n'est pas joué d'avance.

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