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Leur société
Les aides au logement mises en cause
Mais en réalité, le gouvernement n'avait pas attendu ces recommandations pour le faire. Ainsi il avait déjà décidé de geler pendant neuf mois la revalorisation de l'APL. Puis en octobre dernier, cette revalorisation avait été limitée à la progression de l'indice de référence des loyers pour le seul deuxième trimestre 2014 ! Il est désormais question, selon le rapport qui vient d'être rendu public, non seulement de reconduire un gel du barème des APL, mais d'en réduire le montant, voire de les supprimer pour nombre de ménages.
Les APL, créées en 1977 par un gouvernement de droite, ne sont pas un cadeau, mais une simple compensation, bien insuffisante, versée par l'État du fait de la flambée des loyers, des salaires trop bas et de la chute des revenus des familles dont un ou plusieurs membres sont au chômage. Fin 2012, 6,2 millions de foyers, soit un sur cinq, percevaient une aide au logement. Leur réduction va frapper en premier lieu les milieux populaires pour lesquels le loyer représente une charge de plus en plus insupportable. Plus d'un million de ménages dépensaient plus d'un tiers de leur revenu pour le logement. En 2013, d'après le rapport de la Fondation Abbé-Pierre, après déduction de l'APL, une personne isolée payée au smic dépensait pour son loyer en moyenne 36,5 % de son revenu dans le privé et 26,9 % en habitant un logement social.
Cela est d'autant plus vrai que la construction de logements sociaux est au plus bas. En 2014, seuls 120 000 ont été financés, soit 12 % de moins qu'en 2013, et l'essentiel de ce financement est réalisé par des emprunts dont le remboursement renchérit les loyers.
Autant dire que la construction de logements accessibles financièrement au plus grand nombre n'est pas à l'ordre du jour et qu'avec la pénurie de logements, les loyers continuent de flamber. Et le gouvernement a manifestement des projets... pour rendre les logements encore plus inaccessibles financièrement.