Le gouvernement se croit tout permis04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le gouvernement se croit tout permis

L'Assemblée nationale a voté, dans le cadre de la loi Macron, des mesures sur le permis de conduire. Le délai d'attente pour se présenter ou se représenter à l'examen sera réduit à 45 jours, au lieu de 98 jours en moyenne actuellement, délai qui atteint 135 jours dans des départements très peuplés comme ceux de la région parisienne, à cause d'un nombre insuffisant d'examinateurs. Pour arriver à tenir ce délai, les préfectures pourront, dans les départements « les plus tendus », faire appel à des agents publics ou contractuels : agents de La Poste, anciens militaires ou gendarmes.

Pourquoi faire appel à des contractuels alors que, selon les syndicats d'inspecteurs du permis de conduire, il suffirait d'en embaucher entre 150 et 200 pour résorber le problème ? Là aussi, le gouvernement cherche les économies de bouts de chandelle. Il revient moins cher d'employer des contractuels, formés quelques semaines au plus et dont on peut se débarrasser à tout moment, que des inspecteurs en poste fixe avec une solide formation.

Avoir son permis de conduire est une nécessité à l'heure actuelle pour des millions de gens, et d'abord pour avoir un travail, soit parce que les employeurs l'exigent, soit à cause du manque de transports en commun. Le permis coûte déjà cher et la longueur des délais entre deux sessions en rallonge le coût. Comme il faut reprendre des cours de conduite et de code, le prix peut alors grimper jusqu'à 2 000 ou 3 000 euros et pénalise en premier les jeunes issus de milieux populaires. Or, 40 % des postulants n'ont pas leur permis du premier coup.

Le permis de conduire étant devenu indispensable, c'est dans le cadre de l'enseignement public que la conduite comme le code devraient être enseignés et l'examen effectué.

Partager