CICE : Des milliards qui ne servent pas l'emploi31/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2422.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CICE : Des milliards qui ne servent pas l'emploi

Quand, fin 2012, le gouvernement avait lancé le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), il s'était engagé à ce qu'il permette la création « d'au moins 300 000 emplois » sur trois ans.

Cette réduction d'impôt des sociétés sur leur masse salariale brute située en dessous de 2,5 smic était de 4 % pour l'année 2013, sur les impôts payés en 2014, et de 6 % par la suite.

Avec le CICE, le gouvernement a déjà versé cette année près de 8 milliards d'euros au patronat, somme évaluée à 20 milliards pour l'an prochain, sans aucune contrepartie puisque les entreprises ne sont pas contraintes d'embaucher, même si le mot « emploi » figure dans l'appellation. Les patrons ont pris l'argent, mais où sont les emplois ? Il y a eu 175 000 chômeurs de plus en 2013, et 181 000 sur les onze premiers mois de cette année. En fait, les milliards qu'ils ont empochés ont surtout servi à financer des projets programmés, ou à augmenter leurs marges bénéficiaires.

Si, au lieu de verser huit milliards à fonds perdus au patronat, l'État avait lui-même embauché directement, 200 000 emplois auraient pu être créés dans l'année, à raison de 40 000 euros par emploi, cotisations sociales comprises. Déjà, le nombre de chômeurs n'aurait pas augmenté. En outre, ces travailleurs auraient pu être affectés sur des emplois utiles à la collectivité, comme la construction de logements sociaux qui font défaut, ou dans les services publics qui manquent de personnel, tels que les hôpitaux, les transports, ou l'éducation.

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