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Dans les entreprises
Arc International : Des licenciements avec la complicité du gouvernement
Arc International est une entreprise qui compte environ 10 500 salariés dans le monde dont 5 700 sur le site d'Arques dans le Pas-de-Calais. Elle est considérée comme le leader mondial dans la fabrication de vaisselle. La famille Durand-Ibled, seul actionnaire de l'entreprise, est classée parmi les 500 premières fortunes professionnelles du pays.
Mais cette famille a décidé de vendre la majorité de ses actions car comme bien des capitalistes, elle refuse de mobiliser son capital alors que la finance et la spéculation offrent tant de possibilités d'accroître les fortunes. Depuis des mois, elle mène une propagande afin de présenter l'entreprise comme endettée de 400 millions d'euros et non rentable.
En faisant planer la menace du redressement judiciaire, elle a été reçue de nombreuses fois par les ministres Montebourg, puis Macron, qui ont mobilisé leur énergie à son service. Depuis des mois, avec l'aide de l'État, elle mène donc ses tractations dans le dos des travailleurs de l'usine, pourtant les premiers concernés par les conséquences de la vente. Après de nombreuses annonces et contre-annonces, ce serait finalement le fonds d'investissements américain PHP qui serait acquéreur de 75 % des actions.
Ce rachat s'accompagnerait de 400 licenciements et de sérieuses dégradations dans les conditions de travail. D'ailleurs, Tim Gollin, PDG de PHP, a déjà annoncé que les investissements prévus - 28 millions et non 60 millions comme l'a faussement annoncé la presse - serviraient à augmenter la productivité, c'est-à-dire à accroître encore les cadences et à réduire les effectifs. Le patron a aussi prévu d'introduire plus de flexibilité des horaires et les travailleurs savent d'ores et déjà que les attaques sur leurs salaires vont continuer puisque du chômage partiel est annoncé pour le début 2015.
Macron a fait le déplacement jusqu'à Arques pour annoncer lui-même ce rachat. Il s'est félicité de cette solution, osant prétendre : « Arc international est sauvé », illustrant ainsi à quel point, pour lui, ce qui compte est de sauver les profits des patrons et non les emplois des travailleurs.