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- Lutte ouvrière n°2419
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Notre congrès
Notre congrès : Pour un parti ouvrier, communiste et révolutionnaire
Le bilan militant de l'année écoulée est positif, en particulier du fait de la participation de Lutte Ouvrière aux élections municipales, présente avec 204 listes sous l'étiquette « Lutte Ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs ». C'est donc dans un plus grand nombre de villes que nous pouvons aujourd'hui développer notre activité.
La présence d'un courant communiste révolutionnaire dans les villes populaires comme dans les entreprises est un gage pour l'avenir car, comme le congrès l'a réaffirmé, il est nécessaire de reconstruire un parti ouvrier qui mette en avant les intérêts des travailleurs, des chômeurs, des retraités modestes.
Cela fait deux ans et demi que Hollande est au pouvoir. Deux ans et demi pendant lesquels le grand patronat a fait payer la crise aux travailleurs à coups de fermetures d'usines, de licenciements, de salaires bloqués et d'aggravation de l'exploitation. Cette offensive patronale, le gouvernement l'a justifiée, secondée et aggravée. Réforme des retraites, augmentation des impôts, loi sur la flexibilité, coupes dans les services publics... le gouvernement a accumulé les réformes antiouvrières et il va continuer. En coupant d'une main les dépenses publiques de 50 milliards d'ici 2017 et en arrosant de l'autre le patronat de 41 milliards avec le pacte de responsabilité, il fait preuve d'un dévouement absolu à la bourgeoisie et d'un mépris profond vis-à-vis des classes populaires.
Mais dénoncer la politique des gouvernements de droite ou de gauche, qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau, ne suffit pas. Et dénoncer « le système politique », ou « l'UMPS », comme le fait le Front national, relève de l'imposture. C'est l'ordre économique, l'organisation capitaliste de l'économie qu'il faut remettre en cause.
Pourquoi ce chômage de masse ? Pourquoi ce marasme économique ? Pourquoi toute cette misère ? La crise de l'économie n'est rien d'autre que la faillite du capitalisme. L'économie capitaliste est injuste parce qu'elle est basée sur l'exploitation, mais elle est aussi complètement folle. D'un côté, des centaines de milliards sont engloutis dans le luxe, s'accumulent dans les paradis fiscaux et alimentent la spéculation au risque de déclencher un krach, et de l'autre, on nous explique qu'il n'y pas d'argent pour embaucher, pour soigner la population et pour construire des logements. À tel point que, sans les généreux donateurs, on ne pourrait pas faire avancer la recherche médicale !
Cette situation n'est pas propre à la France. Lors de notre congrès, toutes les interventions des camarades étrangers militant sur les mêmes bases que Lutte Ouvrière, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Belgique, en Allemagne, en Italie, mais aussi en Côte d'Ivoire, en Haïti, en Turquie et aux Antilles françaises, ont montré combien, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, l'économie s'enfonce dans le marasme.
Partout, la crise a eu pour conséquence des baisses de salaire. Partout, les droits des travailleurs ont reculé : sur la retraite, sur la santé, sur les indemnités chômage. Et partout de nouveaux projets sont en cours pour encore les diminuer. Même dans les pays où les gouvernements osent parler de reprise, comme en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, c'est une reprise de la spéculation boursière et des profits, mais pas une reprise de la production industrielle et encore moins une reprise des embauches.
Autre point commun à tous les pays : partout, les travailleurs sont confrontés à la même propagande patronale et gouvernementale. Oubliées les responsabilités des banquiers et des capitalistes qui ont mené l'économie au bord du gouffre en 2008 et qui continuent leurs méfaits ! Oubliée la crise ! La rapacité capitaliste et la spéculation effrénée, tout cela ne compte pas ! À entendre ces messieurs, si l'économie va mal, c'est de la faute... des travailleurs, soit parce que ceux-ci auraient trop d'avantages, soit parce qu'ils seraient trop payés, soit parce qu'ils ne voudraient pas travailler.
En France, c'est une chanson que l'on connaît bien. À entendre le Medef et le gouvernement, tout serait de la faute du Code du travail, des 35 heures, de la « rigidité » du CDI ou encore du trop grand nombre de congés.
L'existence d'un parti représentant les intérêts du monde ouvrier est indispensable. Les autres partis, le Front national, les partis de droite et de gauche, jusqu'au Parti communiste qui a abandonné depuis longtemps la perspective de renverser la bourgeoisie, n'envisagent leur politique que dans le cadre du capitalisme, que dans le respect de la loi du profit et de la concurrence. Ils considèrent la propriété capitaliste comme intangible. Ils contribuent à mener les travailleurs dans l'impasse.
Au contraire, nous affirmons que les travailleurs ne sont pas voués à subir le poids de la finance et la dictature folle de ces grands groupes capitalistes qui en veulent toujours plus. La société capitaliste, en condamnant à la misère des couches de plus en plus larges de la population, est en train de pourrir sur pied, tant matériellement que moralement.
Les travailleurs sont les seuls à pouvoir arrêter cette machine infernale qui mène la société à la catastrophe, car ils sont les seuls à ne tirer aucun avantage de l'exploitation de la majorité par une minorité. Il faut que le monde ouvrier retrouve ses valeurs et ses raisons de combattre, qu'il retrouve la conscience de sa force et les perspectives qui sont fondamentalement les siennes : celles de prendre en main le pouvoir et la direction de la société.
Toute notre activité militante et notre propagande seront orientées dans le but de construire un tel parti, un parti ouvrier, communiste et révolutionnaire.
Le congrès a élu la direction de Lutte Ouvrière après avoir débattu et adopté des textes d'orientation portant sur la crise de l'économie capitaliste mondiale, sur la situation politique internationale, sur la situation intérieure et sur les élections à venir. Tous ces textes seront publiés dans le prochain numéro de notre revue Lutte de Classe.