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Dans le monde
Israël : Netanyahou à droite toute
Cette crise était de plus en plus inéluctable, dans la mesure où les deux ministres renvoyés, Yaïr Lapid et Tzipi Livni, titulaires respectivement des portefeuilles des Finances et de la Justice, représentaient au sein de la coalition gouvernementale des formations considérées comme centristes, exprimant leur désaccord avec les concessions toujours plus nombreuses faites par Netanyahou à la composante d'extrême droite de sa majorité.
À l'unisson des organisations les plus réactionnaires et influentes dans la société israélienne, Netanyahou incarne une politique dure vis-à-vis des Palestiniens, multipliant les provocations, menant une guerre faite de bombardements sauvages cet été contre les habitants de Gaza, encourageant ouvertement la colonisation en Cisjordanie. Cette politique est directement à l'origine des explosions de violence quasiment quotidiennes ces dernières semaines à Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville.
Après le vote par les Parlements britannique, espagnol et français d'un appel à reconnaître un État palestinien, Netanyahou a réagi en déclarant d'une façon provocante que cela ne changera absolument rien à la politique de l'État israélien. Netanyahou peut d'autant plus se permettre ce genre de bravade qu'il sait que ces votes sont symboliques, c'est-à-dire que de leur côté les gouvernements occidentaux n'envisagent pas davantage de changer d'attitude vis-à-vis d'Israël.
L'un des derniers gestes spectaculaires de Netanyahou en direction de l'extrême droite a été l'adoption par le Conseil des ministres, le 26 novembre, d'un projet de loi remplaçant la définition d'Israël comme « État juif et démocratique » par « État-nation du peuple juif ». Une telle modification consacrerait officiellement le fait que les Arabes israéliens, soit 20 % de la population d'Israël, déjà considérés comme des citoyens de seconde zone, n'ont pas leur place dans le pays.
Netanyahou a fait le choix de provoquer l'éclatement de son actuelle coalition. Il pense certainement se donner ainsi plus de chances de remporter les primaires au sein de son parti, le Likoud, en janvier. Et, au terme des élections de mars, il envisage clairement de constituer une nouvelle coalition gouvernementale intégrant cette fois les partis religieux ultra-orthodoxes actuellement dans l'opposition.
Netanyahou espère ainsi retrouver son fauteuil de Premier ministre mais, d'après les derniers sondages, les résultats s'annoncent peut-être plus serrés qu'il ne l'espérait. Si cela était, cela montrerait en tout cas qu'une fraction de la population israélienne est consciente de l'impasse dans laquelle les deux peuples, israélien et palestinien, se trouvent aujourd'hui et se refuse à approuver la surenchère belliciste de son gouvernement.