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Dans les entreprises
Cris d'orfraie autour du « péril jaune »
Marine Le Pen, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann et Nicolas Dupont-Aignan ont protesté contre cette vente, qui revient, a dit sans rire ce dernier, à « donner les clés de l'industrie aéronautique, quelque part, aux Chinois ». Et la presse, fût-elle « de gauche », n'a pas lésiné sur la « menace chinoise ».
L'acheteur est en fait un consortium sino-canadien, Symbiose, qui a simplement fait la meilleure offre. Pour les capitalistes, l'argent n'a pas d'odeur. Ces mêmes politiciens cocardiers se réjouissent d'ailleurs quand la France vend des Airbus ou des centrales nucléaires à la Chine. En 2012, la France a investi trois fois plus en Chine que la Chine n'a investi en France.
Si quelque chose est choquant dans cette affaire, c'est la privatisation elle-même, qui consiste, comme on l'a vu il y a quelques années avec les sociétés d'autoroutes, à céder à des capitalistes privés des affaires rendues juteuses par l'argent public. Et la loi Macron prépare maintenant la privatisation des aéroports de Lyon et Nice, afin de faire rentrer de l'argent qui sera distribué... aux entreprises. Voilà ce qui est choquant. Mais, pourvu que les capitaux soient bien français, les Lienemann, Le Pen ou Dupont-Aignan seront contents.