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- Lutte ouvrière n°2418
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Dans les entreprises
Safen-Onet, Cholet : Un an après la grève, un succès moral
Ces travailleurs mettent les pneus fabriqués par Michelin dans les camions, soit manuellement, soit avec un engin de manutention, avec par exemple un travailleur à l'approvisionnement et un autre à l'intérieur du camion. Pour remplir un camion avec 1 200 pneus (ou « enveloppes »), il faut 45 minutes - un vrai travail de bagnard, surtout l'été lors des grosses chaleurs.
En 2013, la grève avait duré trois semaines, entraînant dès le début les trois quarts des effectifs. Son motif ? Les salaires, que la Safen-Onet avait gelés : 0 % d'augmentation en 2013. C'était une provocation, car les salaires étaient déjà très bas : 1 140 euros en journée normale et 1 300 euros en 3x8, après dix ans d'ancienneté. Pour contrecarrer la grève, avec la complicité de Michelin, la Safen-Onet avait fait venir des agents de maîtrise du Mans, de Tours... et même de Valenciennes, Lyon et Marseille ! Mais, comme cela ne suffisait pas pour effectuer les chargements, le patron a également eu recours pendant la grève à des intérimaires, ce qui est rigoureusement interdit par la loi.
Les 26 grévistes avaient réussi à arracher 1,9 % d'augmentation de salaire, mais avaient aussi décidé de porter plainte au pénal contre la Safen-Onet, reprochant au patron d'avoir cassé la grève. Bien leur en a pris. L'entreprise Safen-Onet a été condamnée à 10 000 euros d'amende et le responsable du site Safen-Onet à 2 000 euros. Quant aux 21 salariés qui avaient porté plainte, eux récupèrent 1 300 euros chacun, et la CGT recevra pour sa part 1 600 euros. Les ouvriers considèrent ce jugement comme une victoire et sont plus soudés que jamais.