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- Lutte ouvrière n°2418
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Dans l'enseignement
Lycée Jacques-Brel Vénissieux : Classes surchargées
À la rentrée, le personnel a pris possession d'un lycée neuf dont les travaux ont coûté pas loin de 30 millions d'euros à la région Rhône-Alpes. Mais derrière cette nouveauté, les enseignants, agents et administratifs ont découvert des lieux sans convivialité, des couloirs immenses qui ont fait dire à certains que le bâtiment ressemblait davantage à un hôpital, un réseau informatique défaillant et surtout de très nombreuses malfaçons qui ont obligé à installer des seaux dans les couloirs lors d'un épisode pluvieux.
Mais la rentrée s'est surtout faite sous le signe de classes remplies à ras bord avec 30 élèves en moyenne, alors que pendant des années, elles ne dépassaient pas 24 élèves. Ce sont 100 élèves de plus que le lycée a accueillis sans moyens humains supplémentaires. Les surveillants qui, par exemple en 2010, avaient à s'occuper chacun de 107 élèves, doivent en gérer 147 aujourd'hui. Les tensions, les incidents de plus en plus graves, malgré des sanctions, n'ont fait qu'empirer.
Le mécontentement s'est donc exprimé lors de nombreuses réunions, avec des pétitions, et lors d'une audience au rectorat où le personnel s'est entendu dire que, pour cause d'économies budgétaires, aucun moyen supplémentaire n'était disponible. Ce mépris affiché malgré la situation de grande difficulté sociale, matérielle et scolaire des élèves a renforcé le mécontentement et le ras-le-bol et, de colère, une journée de grève pour exiger des embauches d'agents de service et de surveillants a été décidée pour le jeudi 27 novembre.
La veille, ce que le personnel redoutait s'est produit : une altercation sous la menace d'un couteau a eu lieu entre élèves, ce qui ne s'était jamais vu dans l'histoire du lycée, et l'on a frôlé le drame.
La grève du 27 novembre a donc été sans précédent, unissant la quasi-totalité du personnel, enseignants aussi bien qu'agents. Ils ont manifesté à une soixantaine devant le rectorat de Lyon où une délégation s'est vu répondre que l'on « prenait note » !
Tous sont bien décidés à rester mobilisés pour faire que les élèves de ce quartier populaire puissent étudier dans de bonnes conditions.