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États-Unis : La colère ne retombe pas
Après la relaxe du policier Darren Wilson, le 24 novembre, les manifestations se sont poursuivies aux États-Unis. À Saint Louis, tout près de Ferguson, dans le Missouri, des manifestants ont perturbé le « Black Friday », une journée de commerce en vue des fêtes de fin d'année, obligeant un centre commercial à fermer. En une semaine, quelque 260 manifestations ont eu lieu dans 44 États différents.
La non-inculpation de Darren Wilson avait été à peine prononcée qu'Obama appelait la population à respecter la décision. Pendant ce temps, la garde nationale quadrillait Ferguson, pour mettre fin aux émeutes qui ont suivi la relaxe. Les propositions faites par Obama quelques jours plus tard - équiper les policiers de caméras individuelles - ressemblent fort à des simulacres. Il est déjà fréquent que les meurtres de jeunes Noirs par la police soient filmés par des caméras de vidéosurveillance ; et cela ne se traduit pas par des inculpations. Car, sur le fond, la question n'est pas technique, elle est sociale et politique.
D'ailleurs, de nouveaux meurtres sont venus s'ajouter tout récemment à la longue liste où figure Michael Brown. Ainsi, le 20 novembre, un policier new-yorkais a tué un jeune Noir, Akai Gurley, dans une cage d'escalier. Le commissaire de police a décrit la victime comme « totalement innocente... pas engagée dans une activité criminelle en aucune sorte ». Le maire démocrate de New York, à l'image vaguement de gauche, a mis en garde contre tout rapprochement avec le meurtre de Michael Brown à Ferguson, ou avec celui d'Eric Garner, un Noir de New York étranglé à mort l'été dernier par des policiers alors qu'il revendait des cigarettes.
À New York comme à Ferguson, c'est le racisme chronique de la police et de la justice américaines qui est en cause. Et c'est contre cela que les protestataires ne baissent pas les bras.