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- Lutte ouvrière n°2417
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Leur société
Licenciements : L'hémorragie d'emplois continue
Le Mobilier européen, propriété de la famille alsacienne Rapp, licencie 1 003 travailleurs. Une usine de papier de Seine-Maritime supprime 196 postes sur 390. STX fait de même à Lanester, dans le Morbihan, pour 50 travailleurs sur 97. Un fabricant de linge de maison, dans les Vosges liquide 29 emplois sur 68. Les abattoirs de Bretagne, dont les travailleurs avaient fait parler d'eux cet été, suppriment des centaines d'emplois. La Blanchisserie des Lilas, en région parisienne, détruit 11 emplois. Et PSA prévoit la suppression de 3 450 postes pour l'année 2015. Il ne s'agit là que de quelques-uns des plans de licenciements dont la presse a parlé durant la troisième semaine de novembre.
Pendant cette même semaine, comme durant les cinquante et une autres, des travailleurs ont vu leur contrat se terminer, des artisans se sont séparés d'un ou deux compagnons sans que personne n'en sache rien, des vendeuses de petit commerce ont été remerciées, des marchands forains ont fait faillite, des commerçants ont mis la clé sous la porte.
Le mouvement part d'en haut, des vagues de licenciements des grandes entreprises, qui veulent ainsi préserver voire augmenter les profits de leurs propriétaires et actionnaires milliardaires. Puis il se diffuse dans toute la société, ruinant villes et régions. Loin de la combattre, l'État accompagne cette saignée, donnant lui-même l'exemple en supprimant les postes par centaines de milliers.
Pire encore, le projet de loi du ministre de l'Économie pour « libérer la croissance », présenté à la presse le 25 novembre, contient quelques clauses visant à faciliter encore les licenciements. Par exemple, le montant des indemnités dues dans le cas d'un licenciement collectif serait désormais calculé suivant les moyens de l'entreprise qui ferme, et non sur ceux du groupe auquel elle appartient. Voilà qui simplifiera la vie, et les comptes, des Peugeot et autres Mittal, qui trouveront toujours un comptable pour décréter en faillite le site qu'ils veulent fermer.
Le grand patronat étrangle les travailleurs, le gouvernement lui graisse la corde.