Ivry-sur-Seine : Pas de trêve pour les expulsions de Roms19/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/lutte_ouvriere_2416.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Leur société

Ivry-sur-Seine : Pas de trêve pour les expulsions de Roms

Les Roms ne bénéficient pas de la trêve hivernale. Rien qu'en région parisienne, des expulsions viennent de se produire à Bobigny, Saint-Denis, Sucy-en-Brie et Ivry-sur-Seine, où une trentaine de familles roms s'étaient installées l'été dernier après leur expulsion d'une commune de l'Essonne.

Elles vivaient sur deux terrains, dont un bordant les voies ferrées, mais Réseau Ferré de France a obtenu un jugement d'évacuation, prétextant un danger majeur. À l'initiative d'un collectif de soutien et de l'association Romeurope 94, plusieurs dizaines de personnes se sont mobilisées sur place, chaque jour dès 5 heures du matin, face à l'imminence de l'expulsion. Une cinquantaine de militants étaient présents quand neuf camions de CRS ont fait irruption le 13 novembre. À une personne reprochant le manque d'humanité de cette expulsion vis-à-vis des enfants scolarisés à Ivry, le chef du cabinet du préfet, qui dirigeait les opérations, a répondu que lui aussi avait des enfants et, comme il change de poste tous les deux ans, ses enfants sont habitués aux déménagements !

Les familles ont eu juste le temps de rassembler quelques affaires et de sauver des caravanes en très mauvais état avant qu'un engin de chantier détruise tout ce qu'elles avaient péniblement assemblé pour organiser un habitat précaire, mais tout de même mieux que la rue.

Le lendemain, quand une cinquantaine de personnes ont occupé un hôpital, aujourd'hui fermé et transformé partiellement en Samu social, le préfet a à nouveau envoyé la police, cette fois avec des chiens. Il a fallu l'insistance du collectif de soutien pour trouver un hébergement aux familles, et encore de façon très provisoire.

Plutôt que de réquisitionner les logements vides et d'en construire de nouveaux, le gouvernement préfère utiliser la manière forte contre les plus démunis. Par là-même, il renforce le racisme, la droite et le Front national.

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