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Leur société
Violences contre les femmes : Le mal d'une société
Une femme de soixante-cinq ans vient d'être condamnée à dix ans de prison par la cour d'assises du Loiret pour le meurtre de son mari qu'elle a abattu de trois coups de fusil en décembre 2012. Alcoolique, il la battait depuis 47 ans, avait violé ses deux filles et était l'auteur d'attouchements sur son troisième enfant. Ce dernier s'est d'ailleurs suicidé la veille de la mort de son père !
Malgré cette succession de circonstances plus qu'atténuantes, cette femme a été condamnée à une lourde peine ! Les magistrats lui ont reproché de ne pas avoir déposé plainte. Une seule des trois enfants s'était rendue à la gendarmerie sans toutefois aller jusqu'au bout de sa démarche.
En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups d'un conjoint violent. Encore aujourd'hui, les femmes victimes des violences conjugales n'osent bien souvent pas s'adresser à la police, en grande majorité masculine, qui trouve souvent des excuses aux maris violents. Une femme, qui, elle, a été acquittée pour le meurtre de son mari, raconte qu'un policier lui a même dit : « Rentrez chez vous, vous vous réconcilierez sur l'oreiller. » Il n'est guère étonnant que beaucoup renoncent.
En Iran, une femme vient d'être pendue pour avoir tué celui qui l'avait violée. Cette sentence est bien sûr sans commune mesure avec celles des tribunaux français, mais ce jugement d'un autre âge confirme qu'en matière de droit des femmes, il y a encore bien du chemin à parcourir sur cette planète.