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- Lutte ouvrière n°2414
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TER Beauvais, Paris : SNCF et région contre cheminots et usagers
Le seul objectif de cette expérimentation est la rentabilité. Les économies se font également sur les guichets des gares : depuis le mois de septembre, 34 gares en Picardie ont été fermées ou ont vu leur temps d'ouverture fortement réduit. Selon la CGT, 20 emplois de guichetiers vont disparaître rien que dans l'Oise.
Depuis la mise en place de l'expérimentation, une majorité des conducteurs de la ligne ont exercé leur droit de retrait et refusé de conduire les trains. Pour tenter de faire rouler le maximum des 37 trains de la ligne, la direction a dû les faire conduire par des cadres de la traction et des conducteurs venant des quatre coins du pays. Elle a prononcé à l'encontre de plusieurs cheminots des sanctions allant jusqu'à la révocation, prétextant que leur droit de retrait était abusif. Mais elle a été désavouée le 21 octobre par le tribunal des prud'hommes.
Sur cette ligne, bien connue d'ordinaire pour ses retards et incidents, la situation est devenue rapidement catastrophique pour les usagers, avec des retards et des suppressions innombrables, des trains courts circulant là où il faudrait des trains longs, l'obligation fréquente de voyager debout pendant 40 minutes, coincé dans le couloir de la rame ou contre la porte...
De même, un train a été annulé sous les yeux des voyageurs : les caméras embarquées étant en panne, le conducteur, en l'absence de contrôleur, ne pouvait assurer la fermeture des portes. Les voyageurs ont dû attendre une heure et s'entasser dans le train suivant, déjà bondé ! Un train s'étant arrêté hors quai, des voyageurs ont dû traverser les voies, le soir, sans le moindre contrôleur pour les guider. Le mécontentement des usagers s'est exprimé, entre autres, par une pétition réclamant des conditions de transport décentes et le retour des contrôleurs.
Vendredi 30 octobre, la SNCF déclarait abandonner toute poursuite et sanction contre les cheminots en lutte, et le syndicat, de son côté, levait le droit de retrait.
L'expérimentation entamée par la SNCF et le conseil régional se poursuit. Rien ne dit qu'elle ira à son terme, car l'expérience de ces derniers mois a largement démontré que la conduite à agent seul doit être abandonnée.