Ce militant syndical est l'un des animateurs de la grève de 130 jours menée par les postiers d'Aubigny-sur-Nère contre le regroupement de plusieurs centres de distribution dans ce secteur du nord du Cher, et contre l'instauration d'une pause méridienne. Car ces mesures portent atteinte aux conditions de travail et de vie des postiers, comme au service rendu aux usagers.

Commencée à la mi-juin, la grève s'est terminée à la mi-octobre sur un recul partiel de la direction. Elle voulait en effet supprimer neuf tournées sur les 31 existantes, et du même coup supprimer des emplois. Elle a dû maintenir deux de ces tournées. Quant à la pause méridienne, qui se combine à l'allongement des tournées pour aggraver la pénibilité de la journée de travail, elle ne serait imposée qu'aux non-grévistes... histoire de tenter de couper ces derniers de leurs collègues ex-grévistes.

Pendant le conflit, les patrons de La Poste ont été à l'offensive : une gréviste a en effet été licenciée pour faute lourde, tandis que les pressions en faisaient craquer une autre.

À Tours, devant les locaux de la direction régionale de La Poste, une délégation de postiers d'Aubigny en grève était venue soutenir leur camarade, renforcée par des militants syndicaux de SUD et de la CGT d'autres secteurs. Aucune des sanctions soumises aux membres du conseil de discipline par la direction n'a été retenue, les représentants de tous les syndicats ayant refusé toute sanction. Selon la procédure, la décision est à présent dans les mains de la direction. Les postiers d'Aubigny-sur-Nère, eux, sont bien décidés à ne pas lâcher le morceau.