Chantiers STX, Saint-Nazaire : Accident mortel05/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2414.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers STX, Saint-Nazaire : Accident mortel

Jeudi 30 octobre, un travailleur est mort, renversé par un engin de manutention en plein coeur du chantier naval, à l'heure de la reprise du travail après la pause du midi, devant un grand nombre de salariés choqués.

La CGT a été le seul syndicat à juger utile d'appeler à un rassemblement dès le lendemain matin. L'immense majorité des travailleurs de production présents sur le site ont alors arrêté le travail et se sont retrouvés à plus d'un millier pour rendre hommage à leur camarade. Les travailleurs sous-traitants, qui sont en majorité sur l'aire de prémontage où a eu lieu l'accident, étaient aussi présents massivement au débrayage.

Le travailleur décédé, un homme de 48 ans, faisait d'ailleurs lui aussi partie d'une de ces nombreuses entreprises sous-traitantes travaillant à demeure sur le site, Foselev, spécialisée dans le levage et la manutention. Le chauffeur de l'engin de manutention, de même, était un intérimaire, employé par l'entreprise Comi-Service qui travaille en permanence pour installer sur le site les nombreux échafaudages nécessaires.

L'accident a eu lieu dans un des nombreux endroits du chantier où se mêlent la circulation des piétons, des cyclistes, des camions, des grues sur pneus, des chariots élévateurs et autres engins de manutention, parfois dans le plus grand désordre et dans la précipitation provoquée par la pression sur les délais d'exécution du travail. C'est d'autant plus vrai aux heures de repas, lorsque l'éclatement des horaires fait s'entremêler les travailleurs, ceux qui poursuivent le travail et ceux qui partent manger.

Alors que personne n'était encore en mesure de comprendre précisément les causes de l'accident, la direction s'est empressée de rappeler « l'absolue nécessité du respect des aires de circulation prévues sur le site ». Une façon de faire porter, en préalable, la responsabilité de l'accident sur ceux qui en ont été les victimes.

Tel n'est pas l'avis des travailleurs. Beaucoup d'entre eux ont retenu dans l'intervention du secrétaire au CHSCT, lors du débrayage, la dénonciation de la pression au rendement qui s'exerce depuis le début de la construction de l'Oasis, le plus gros paquebot du monde. Cette pression atteint un niveau que l'on n'a jamais vu aux chantiers et qui touche toutes les catégories du personnel, de l'ouvrier au cadre, du personnel de STX au sous-traitant. Cette pression a provoqué ces derniers temps un grand nombre d'incidents et d'accidents qui ont été autant d'avertissements, sans réaction de la part de la direction.

Cette pression, orchestrée au quotidien par la direction, est incompatible avec le respect des règles les plus élémentaires de sécurité.

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