Ministre du chômage29/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2413.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ministre du chômage

« Soyons honnête, nous sommes en échec », a déclaré le ministre du Travail Rebsamen, quand ses services ont annoncé une nouvelle hausse du chômage. Mais il n'a pas de quoi se vanter de ce genre d'honnêteté !

Après sa nomination en avril dernier, Rebsamen s'était amusé des « courberies » de Sapin, son prédécesseur, rompu à trouver dans n'importe quelle courbe du chômage des signes annonciateurs d'une baisse ou d'une moindre hausse. Le chômage continuant à augmenter après son arrivée, il avait déclaré qu'il ne commenterait plus les chiffres mensuels donnés par son ministère, pensant sans doute que casser le thermomètre fait tomber la fièvre. Aujourd'hui, il lui faut constater que Pôle emploi a enregistré en septembre 19 200 nouveaux inscrits sans aucune activité, et même 50 200 en comptant ceux qui ont eu une activité réduite, ce qui porte à 5,43 millions le nombre de demandeurs d'emplois, un record ! Tandis que les ministres se tortillent face aux chiffres du chômage, les travailleurs, eux, sont confrontés aux licenciements, aux fins de mission d'intérim, de CDD, au temps partiel imposé, à la recherche d'un premier emploi qui sera le plus souvent au rabais...

« L'honnêteté » du ministre ne va d'ailleurs pas jusqu'à remettre en cause les propos contre les chômeurs que lui-même a tenus il n'y a pas si longtemps, laissant présager des contrôles renforcés. Or quoi de plus stupide que de demander à un chômeur de redoubler d'efforts pour trouver un emploi... qui n'existe pas ?

Dans son bilan de compétences, Rebsamen est bien davantage en capacité de déclarer la guerre aux chômeurs qu'une guerre au chômage. Elle impliquerait d'entrer en conflit ouvert avec un patronat qui licencie à tour de bras.

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