Après d'autres pays d'Europe, la Grande-Bretagne vient à son tour d'intégrer les chiffres de la prostitution et de la drogue dans son produit intérieur brut (PIB), ce qui représente un total de près de 11 milliards d'euros et un demi-point supplémentaire de « richesse globale produite ».

En juin dernier, l'Union européenne a invité ses pays membres à intégrer, avant le 1er septembre, les chiffres de la prostitution et du trafic de drogue dans le décompte de la richesse nationale. Plusieurs États se sont exécutés, Espagne et Italie notamment, tandis que d'autres s'y opposaient comme la France et la Suède.

L'argument de l'Union européenne est, qu'à ses yeux, il s'agirait de transactions commerciales « librement consenties ». De son côté, la France a refusé de tenir compte de la prostitution car elle ne la considère pas comme « librement consentie ». Quant à la Suède, « l'achat de services sexuels » y est un délit. D'autres, comme l'Italie, où les mafias sont puissantes, y ont vu « une aubaine ». En effet, le déficit budgétaire se calculant sur la base du PIB, c'est une façon, certes artificielle, d'abaisser son pourcentage !

Le souci, statistique de l'Union européenne n'est pas seulement de placer tous les États européens sur le même plan afin de faciliter les comparaisons. Il y a aussi le calcul qu'en augmentant la masse du PIB, sur la base duquel est calculée la contribution financière de chaque État, cette contribution devra aussi augmenter.

Quoi qu'il en soit, la richesse de certains pays peut ainsi être réévaluée grâce à ces activités économiques prospères.

Il est vrai que le PIB considérant déjà comme « richesse produite » l'industrie d'armement, la fabrication de bombes atomiques, on peut bien y ajouter encore le trafic d'êtres humains ou leur empoisonnement par les drogues. Mais c'est aussi avouer que la société capitaliste en crise est tombée bien bas.