Obligée d'organiser des négociations annuelles obligatoires sur les salaires, la direction de l'usine de Toray, spécialisée dans la production de films, croyait avoir bien ficelé son projet pour éviter la grève sans céder grand-chose. Après deux ou trois réunions et un petit geste où elle accordait « généreusement » 35 euros d'augmentation, elle a trouvé des signataires pour son accord.

Le seul hic, c'est que les travailleurs ne veulent pas qu'on décide à leur place. Depuis le mercredi 15 octobre, les ouvriers postés débrayent donc tous les jours pour avoir au minimum 50 euros.

Au-delà du montant de cette augmentation, les travailleurs veulent aussi se faire respecter. Depuis des mois, les cadres de cette usine, qui appartient à un grand groupe japonais, multiplient les pressions sur les travailleurs. Ils visent tous ceux qui n'ont pas assez « l'esprit maison » et qui résistent d'une façon ou d'une autre à l'augmentation permanente de la productivité.

Avec ces débrayages, les travailleurs montrent à la direction qu'ils ne supportent plus l'ambiance qu'elle fait régner.