Lundi 13 octobre, la grève était totale aux papeteries Canson à Annonay. Près de 200 employés sur 270 se sont retrouvés à l'entrée du site de Grand Murier pour en bloquer l'entrée. Ils dénonçaient les 58 licenciements annoncés la semaine précédente. Le groupe Hamelin, qui détient Canson, prétend que ces sites perdent de l'argent. Une affirmation que les employés contestent car le travail ne manque pas. Et, quand les organisations syndicales ont demandé l'état des comptes, Hamelin a refusé de donner la moindre précision.

En fait, le seul objectif du groupe, qui détient aussi les marques Elba et Oxford, est d'accroître la rentabilité. En juin dernier, il avait tenté d'imposer un accord de « maintien de l'emploi » qui prévoyait le retour aux 39 h, payées 35, avec un blocage des salaires durant deux ans. Cet accord a été rejeté par 92 % des salariés, malgré le chantage à l'emploi. Aujourd'hui, c'est en licenciant près d'un salarié sur cinq que Hamelin veut maintenir ses profits.

Jeudi 16 octobre, jour de négociation du plan de licenciements, les délégués ont été symboliquement retenus au portail par les nombreux travailleurs présents. La réunion n'a pas eu lieu. Le directeur, pris à partie, n'a pas apprécié les jets d'oeufs qui ont entaché sa dignité de licencieur. D'autres rencontres sont prévues. Les travailleurs de Canson n'ont pas l'intention de se laisser faire.