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- Lutte ouvrière n°2412
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Dans les entreprises
Française de mécanique - Douvrin : Débrayage contre une sanction
Malgré l'annonce en juillet 2014 de résultats semestriels atteignant près de 500 millions d'euros, les plans de suppressions d'emplois continuent et s'appliquent aussi à des filiales comme la Française de mécanique.
Alors que les ventes de voitures ont augmenté en Europe et en France, le nombre de moteurs fabriqués à la Française de mécanique (FM) continue de chuter, et surtout les suppressions de postes s'accélèrent.
200 à 300 salariés arrivent chaque année à l'âge de la retraite. Avec les congés seniors, le départ des salariés est accéléré. La direction veut 500 départs non remplacés par an. Fin septembre, elle dépassait les 300 départs.
Il y aurait trop de monde dans l'usine, mais sur les chaînes de production, ce qui manque, ce sont les bras. En jouant sur les journées de chômage, sur le prêt de personnel dans d'autres usines du groupe, ou sur les cours de formation (parfois bidons, mais payés par la région), la charge sur les postes de travail est maintenue au maximum, voire augmentée. Les heures supplémentaires se multiplient et certains secteurs travaillent au moins une heure de plus par jour, et parfois même le samedi.
PSA investit le moins possible. La direction ne finance même plus l'entretien des ateliers qui doivent être fermés ou qui ne seront conservés que pour de faibles productions. Ainsi l'aspiration des vapeurs d'huile est de plus en plus déficiente, au point que même les chiffres fournis par la direction en montrent le danger.
Les rappels à l'ordre et les sanctions se multiplient. Dernièrement, un camarade s'est fait reprocher une erreur d'appréciation sur une machine. La direction s'est acharnée sur ce salarié. Après une explication avec ses chefs directs, le service RH lui est tombé dessus à plusieurs reprises, le poursuivant jusque dans les toilettes. Ces comportements ont choqué les travailleurs du secteur. À la grande surprise des responsables, deux lignes de production ont arrêté le travail quasiment à 100 % pour aller leur demander des explications. Un débrayage d'une demi-heure a permis de voir les chefs baisser d'un ton.
Face aux attaques quotidiennes actuelles, ce sont bien de telles réponses collectives qui peuvent redonner le moral et calmer la direction et les chefs trop zélés.