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- Lutte ouvrière n°2411
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Leur société
Écotaxe : Même supprimée, il faudra la payer !
Certes, il serait préférable et socialement utile de limiter les transports de marchandises par la route. Outre la pollution qu'elle engendre, c'est dangereux et cela revient cher à la société. Sauf que cette taxe, comme toutes les autres, aurait été finalement répercutée par les transporteurs sur leurs clients, et par ceux-ci sur les consommateurs. Il s'agissait donc en fait d'un impôt indirect de plus, aussi injuste que les autres.
Ségolène Royal a évoqué la possibilité, pour compenser l'abandon de cette recette, de taxer les sociétés autoroutières, mais le ministre des Finances Sapin a vite laissé entendre qu'il n'y était pas favorable. Et, de toute façon, les contrats de concession d'autoroutes contiennent tous des clauses stipulant qu'en cas de nouvel impôt « des compensations doivent être envisagées », en clair cela signifierait des augmentations du péage.
L'écotaxe supprimée coûtera quand même cher au contribuable, puisque le gouvernement - à l'époque c'était la droite - avait complaisamment signé un contrat avec la société Ecomouv (chargée de construire les portiques et de collecter l'écotaxe) dans lequel il s'engageait à la dédommager en cas de rupture de contrat. Cette société, filiale de plusieurs grands groupes italiens et français, devrait siphonner les caisses de l'État de plus d'un milliard d'euros du fait du remboursement des dépenses d'infrastructures. Dans le sillage d'Ecomouv, d'autres entreprises devraient réclamer des dédommagements à l'État, comme par exemple les sociétés qui vendent aux routiers des abonnements aux péages d'autoroutes, qui comptent réclamer le remboursement des 100 millions d'euros que leur ont coûté les badges écotaxe.
Ainsi, dans toutes les hypothèses, ce sont les consommateurs qui seront ponctionnés.