Les apprentis et les salariés du CFA les Mouliniers, à Saint-Etienne, se mobilisent depuis plusieurs semaines contre un plan de reprise par un autre établissement, les Apprentis d'Auteuil. Cette reprise se traduirait par la fermeture des sections automobile et vente, qui concernent près de 300 apprentis, par 24 licenciements sur les 69 salariés du CFA et par une dégradation des conditions de travail, avec plus d'heures de cours et moins de congés payés. En 2009 déjà, un premier plan avait fait passer les effectifs de 103 à 70 salariés et fermé la section fleuristes.

En 2002, après avoir été rénové grâce à l'argent public, le Centre de formation des apprentis avait été cédé à la chambre de commerce et d'industrie. Depuis, une gestion calamiteuse et des augmentations importantes de salaire des dirigeants - sans oublier les frais de justice dans des affaires où le CFA a été condamné pour harcèlement et discrimination envers plusieurs militants syndicaux - ont plombé les finances.

C'est dans ce contexte que les Apprentis d'Auteuil, une fondation catholique, ont proposé de reprendre le CFA pour un euro symbolique, dans des conditions inacceptables. Elle veut rendre le CFA plus rentable, et peut-être réaliser à terme une belle opération immobilière. Comme quoi « charité bien ordonnée commence par soi-même ».

Le conseil régional socialiste, qui finance le CFA, prétend n'avoir pas le choix, mais en fait s'en lave les mains. Les apprentis et les salariés, après avoir bloqué le centre toute une journée, ont donc déboulé au siège du conseil régional à Lyon, pour exiger des engagements de la Région. Ils n'ont obtenu que des phrases creuses. La mobilisation ne fait que commencer pour le maintien de l'emploi et de l'offre de formation.