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- Lutte ouvrière n°2409
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Leur société
Sarkozy, à droite toute !
À Lambersart, ville UMP de l'agglomération lilloise, il y est allé de son couplet contre les fonctionnaires : il faut, a-t-il dit, « que les recrutements dans la fonction publique ne soient plus soumis à la règle du statut à vie ». Comme si ce n'était pas déjà en grande partie le cas, la proportion de fonctionnaires titulaires diminuant depuis des années au profit des contractuels, des CDD ou CDI qui ne bénéficient pas du même statut. Sarkozy affirme que les fonctionnaires devraient travailler plus que 35 heures, mais sans contrepartie salariale. Il veut aussi soumettre l'attribution du RSA à un travail « au service de la société ». Autrement dit, il veut obliger les chômeurs à accepter n'importe quel travail pour un revenu dérisoire.
L'ex-futur candidat essaye aussi de recycler son fameux slogan « travailler plus pour gagner plus » de 2007, formule qui s'était traduite à la fin de son quinquenat par une durée du travail accrue.
Chassant sur les terres du Front national, Sarkozy s'en prend lui aussi aux immigrés, affirmant désormais nécessaire la remise en question des règles de l'espace Schengen, et taxant de « gabegie » l'Aide médicale d'État (AME) dont bénéficient les étrangers sans autre accès aux soins.
Enfin, il a sorti de son chapeau le référendum populaire, comme remède miracle « quand une partie des élites et certains corps intermédiaires chercheront à monopoliser un débat ». De qui parle-t-il ? Il est difficile d'être plus vague. En revanche, il s'en est pris clairement aux syndicats « politisés ». Mobiliser une partie des classes populaires contre les travailleurs qui voudraient s'opposer aux mauvais coups du patronat, c'est à cela que pourrait servir un référendum, sans oublier le caractère plébiscitaire d'une telle opération. Il fait là tout comme Marine Le Pen.
Sarkozy reprend les discours propatronaux. Tout cela n'est pas étonnant de la part du président qui se disait et se montrait ostensiblement le président des riches et des patrons. Il maintient le même cap. À droite, toujours plus, à droite toute !